Environnement
Eau souterraine
L’eau souterraine est de l’eau occupant les interstices du sous-sol. La façon dont l’eau pénètre dans le terrain dépend principalement du type de sol.
Depuis 2008, le ministère de l’Environnement, de la lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) a décidé de parfaire nos connaissances des eaux souterraines.
Le programme d’acquisition de connaissance des eaux souterraines (PACES) fut réalisé de 2012 à 2015 par des universités mandatées afin de faire un portrait des eaux souterraines tant au niveau quantitatif que qualitatif et par région administrative. De cette étude, nous avons cumulé des acquis qui nous permettent de vous en faire part aujourd’hui.
Dans Vaudreuil-Soulanges
L’eau souterraine représente environ le tiers de l’eau douce disponible dans le monde. Dans la région de Vaudreuil-Soulanges, c’est plus de 54 % de la population qui consomme de l’eau souterraine. De cette consommation, 56 % est pour une utilisation résidentielle, 33 % industrielle-commerciale et institutionnelle et 11 % agricole.
En tout, cette utilisation représente 29 % de la recharge. L’eau souterraine est soutenable lorsque le rapport entre l’utilisation de l’eau et sa recharge ne dépasse pas 10 %. Sur le territoire de Vaudreuil-Soulanges, le volume d’eau souterraine utilisé atteint 3 fois la limite recommandée, ce qui correspond à une utilisation abusive de l’eau souterraine dans la région.
Source
Larocque, M., Meyzonnat, G., Ouellet, M. A., Graveline, M. H., Gagné, S., Barnetche, D. et Dorner, S. 2015. Projet de connaissance des eaux souterraines de la zone de Vaudreuil-Soulanges – Rapport scientifique. Rapport déposé au ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les Changements Climatiques. 202 p.
Les projets du territoire de recherches sur l’eau souterraine
Programme d’acquisition de connaissance des eaux souterraines (PACES)
Depuis 2008, le ministère de l’Environnement, de la lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) a décidé de parfaire nos connaissances des eaux souterraines.
Le programme d’acquisition de connaissance des eaux souterraines (PACES) fut réalisé de 2012 à 2015 par des universités mandatées afin de faire un portrait des eaux souterraines tant au niveau quantitatif que qualitatif et par région administrative. De cette étude, nous avons cumulé des acquis qui nous permettent de vous en faire part aujourd’hui.
Ce projet fut financé en partie par la MRC (25 800 $ sur un projet total de 248 300 $) et fut réalisé par l’UQAM et la Polytechnique de Montréal en collaboration avec la MRC de Vaudreuil-Soulanges, l’organisme de bassin versant COBAVER-VS et l’Agence de géomatique montérégienne (GéoMont).
Les acquis du projet de connaissance sur les eaux souterraines (PACES) :
- Nature des formations aquifères;
- Origine et direction d’écoulement de l’eau souterraine;
- Qualité de l’eau souterraine;
- Bilan hydrique de l’aquifère;
- Estimation de la pérennité de la ressource selon le taux de renouvellement naturel et les prélèvements anthropiques;
- Détermination de la vulnérabilité de l’eau souterraine aux activités humaines.
Liens:
Pour donner suite à cette étude, le Réseau québécois sur les eaux souterraines (RQES) a tenu sur le territoire une série de 3 ateliers (connaissances hydrogéologique, géomatique et aménagement du territoire). Ces rencontres ont permis aux acteurs municipaux et locaux de l’eau du territoire de s’approprier les connaissances.
Un forum sur les eaux souterraines, tenu en 2018 par la MRC, a permis de confirmer l’intérêt des municipalités à protéger cette ressource régionale. En tout 41 personnes étaient réunies afin de répondre aux questions et de déterminer la suite du projet.
La MRC continue de se questionner sur les quantités d’eau disponible, sur la protection de la recharge parce que 18 municipalités du territoire de Vaudreuil-Soulanges utilisent l’eau souterraine comme eau potable.
Projet ReSource
La MRC a débuté un nouveau partenariat avec le COBAVER-VS pour participer au projet ReSource déployé dans toute la Montérégie. Ce projet qui s’étend sur toute la Montérégie permettra d’acquérir de nouvelles connaissances sur les eaux souterraines ainsi que de protéger les zones de recharge.
Ce projet, d’un budget total de 625 000 $, a débuté en 2021 et se terminera en 2024. Une subvention du Fonds régions et ruralité (FRR) du MAMH permet de financer 80 % des coûts et le reste des sommes est assuré par les MRC, les organismes de bassins versants et les universités participant au projet. La MRC de Vaudreuil-Soulanges a contribué à la hauteur de 4 891 $ pour les trois années du projet et elle est fière de collaborer avec le COBAVER-VS, l’Université du Québec à Montréal et l’Université Laval.
Les partenaires du projet incluent 15 MRC :
- Brome-Missisquoi;
- La Haute-Yamaska;
- Acton;
- Pierre-de-Saurel;
- Les Maskoutains;
- Rouville;
- Le Haut-Richelieu;
- La Vallée-du-Richelieu;
- Longueuil (Agglomération de);
- Marguerite d’Youville;
- Roussillon;
- Les Jardins-de-Napierville;
- Le Haut-Saint-Laurent;
- Beauharnois-Salaberry;Vaudreuil-Soulanges)
Cinq Organisation de Bassin Versant :
- COBAVER-VS;
- SCABRIC (Société de conservation et d’aménagement des bassins versants de la Zone Châteauguay);
- COVABAR (Comité de concertation et de valorisation du bassin de la rivière Richelieu);
- OBVBM (Organisme de bassin versant de la baie Missisquoi);
- OBVY (Organisme de bassin versant de la Yamaska)
Quatre Comités ZIP :
- Comité ZIP du Haut-Saint-Laurent;
- Comité ZIP Jacques-Cartier;
- Comité ZIP des Seigneuries;
- Comité ZIP Lac Saint-Pierre;
Deux groupes de recherche :
- UQAM (Hydro-Sciences) avec le doctorant Jorge Montiel sous la direction du Professeur Florent Barbecot
- ULaval sous la direction du Professeur René Therrien.
Site COBAVER-VS : http://www.cobaver-vs.org/fr/
Le projet Alliance : de la recherche scientifique sur les eaux souterraines dans Vaudreuil-Soulanges
Le projet de recherche en collaboration avec l’Université du Québec à Montréal, l’Université de Sherbrooke et IVADO et financé en grande partie par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) a débuté en 2021.
Les objectifs:
- Assurer la résilience des volumes d’eau de l’eau souterraine dans la région;
- Quantifier les services écologiques des eaux souterraines pour l’alimentation en eau potable, les cours d’eau et les milieux humides (comprendre le système actuel);
- Quantifier les pressions anthropiques (développement urbain, domiciliaire, industriel et agricole) et climatiques qui s’exercent sur l’eau souterraine (prévoir les conditions futures);
- Développer des scénarios de gestion pour assurer le maintien de la ressource en eau souterraine dans les prochaines décennies.
Ce projet aura une portée scientifique importante et apportera des outils concrets à la MRC.
Des investissements colossaux
Une demande conjointe de subvention a été déposée le 12 novembre 2020. Le Conseil de Recherche en Sciences Naturelles et en Génie du Canada a approuvé le financement. La MRC contribue financièrement pour 60 000 $ par année, pendant 4 années, pour un projet totalisant plus de 625 000 $. Conseil de Recherche en Sciences Naturelles et en Génie (CRSNG) contribue aussi au financement de 417 000 $.
Quelques définitions
Le cycle de l’eau
Le cycle de l’eau est le chemin parcouru par les gouttes d’eau sous toutes ses formes (liquide gazeux et parfois même solide). Ce cycle est plus ou moins long selon les régions et types de sols et peut durer de quelques jours à quelques milliers d’années à se faire.
Crédit image : Réseau québécois sur les eaux souterraines (RQES)
Les étapes du cycle de l’eau
Condensation
L’eau des océans se condense en nuage et tombe en précipitations sous forme de pluie ou de neige
Au niveau du sol
Au niveau du sol, l’eau a 3 options :
- Ruisselle vers les lacs et rivières;
- S’évapore ou est absorbée par les plantes pour ensuite être transpirée vers l’atmosphère;
- S’infiltre dans le sol.
Infiltration
L’eau infiltrée traverse le sol et atteint la nappe phréatique pour atteindre la zone saturée (processus de renouvellement de l’eau souterraine appelé recharge)
Résurgence
L’eau souterraine fait ensuite résurgence dans les sources, lacs, rivières et milieux humides
Formation de l’eau souterraine
L’eau souterraine se forme grâce aux précipitations qui s’infiltrent dans le sol sous l’effet de la gravité. De cette infiltration, beaucoup de cette eau sera utilisé par la biomasse du sol et les plantes. Selon le type de sol, cette eau pourra atteindre les couches plus profondes où l’eau peut être emmagasinée.
Nappe phréatique
La nappe phréatique est l’accumulation d’eau qui varie selon les saisons, le pompage, les précipitations, etc. Elle est habituellement située sous le système racinaire des arbres où il y a peu ou pas de saturation en eau. Ici, l’eau peut progresser vers des zones plus profondes ou ressurgir dans les lacs, les rivières, les milieux humides et les océans. Il est à noter que ce mouvement est beaucoup plus lent qu’en surface.
L’aquifère est la roche saturée en eau souterraine située sur, sous, ou entre deux couches de sol imperméable (Aquitards) et est suffisamment perméable pour que l’eau puisse y circuler.
Dans Vaudreuil-Soulanges, l’aquifère à nappe libre permet une circulation, mais l’aquifère à nappe captive, comme sur le mont Rigaud est nettement moins transmissif.
Les zones de recharge ont des taux de renouvellement élevés, mais leur superficie est limitée. Ainsi, du fait de la couverture argileuse étendue sur la zone d’étude, les trois quarts de l’aquifère ne reçoivent pas de recharge, d’où sa vulnérabilité.
L’indice DRASTIC indique la sensibilité des zones exposées à la pollution et à l’imperméabilisation des sols. Plus cet indice est élevé, plus la zone est sensible.
Dans Vaudreuil-Soulanges, les aquifères vulnérables sont :
- Buttes de Saint-Lazare et Hudson
- Mont Rigaud
- Crêtes de till étendues (Sainte-Justine-de-Newton, Pointe-Fortune et Saint-Télesphore)
L’aquifère est peu vulnérable dans la plaine argileuse, où l’agriculture intensive est principalement localisée.
Zone de recharge
Ce processus de renouvellement de l’eau souterraine se nomme la recharge et est une zone sensible à la pollution et l’imperméabilisation des sols telle que le développement routier ou résidentiel. Cette sensibilité est exprimée par un indice DRASTIC et, plus cet indice est élevé, plus la zone est sensible.
Vulnérabilité de la ressource
Dans Vaudreuil-Soulanges, les zones de recharge préférentielles pour l’aquifère fracturé se trouvent aux buttes de Saint-Lazare et de Hudson (41 % de la recharge régionale sur 46 km2 ), au mont Rigaud et les crêtes de til étendues (Sainte-Justine-de-Newton et Pointe-Fortune), soit dans des zones de l’aquifère à grande vulnérabilité.
L’aquifère est peu vulnérable dans la plaine argileuse, où l’agriculture intensive est principalement localisée.
Sens de l’écoulement
Sous la plaine argileuse, l’eau souterraine s’écoule régionalement vers la rivière des Outaouais et le fleuve Saint-Laurent ou vers la plaine argileuse à partir des principales zones de relief :
- Buttes de Saint-Lazare et Hudson
- Mont Rigaud
- Crêtes de till étendues (Sainte-Justine-de-Newton)
Une partie de l’écoulement souterrain est intercepté par les rivières et l’aquifère apporte une contribution aux débits des rivières toute l’année. Cet apport d’eau souterraine en rivières devient crucial en période estivale.
Les enjeux dans Vaudreuil-Soulanges
Données incomplètes sur les prélèvements en eau
- Résolution MRC 22-06-29-24 dévoilement données prélèvements (embouteilleurs, etc.);
- Protection des zones de recharge de l’eau souterraine et des zones vulnérables;
- Territoires incompatibles avec l’activité minière (TIAM) VS : 87 % du territoire | 13 % non protégé, dont mont Rigaud;
- Transport (routier, ferroviaire, pipelines), installations septiques, pollution agricole, sels de route, etc.
Augmentation de la consommation en eau
- Campagne de sensibilisation / Augmentation population / Prélèvements golf, carrière et sablière;
- Rapport annuel de la consommation de l’eau potable – Stratégie municipale d’économie d’eau potable.
Pénurie d’eau potable – période estivale (surconsommation, changements climatiques)
- Santé publique / Sécurité incendie / Recherche coûteuse de nouveaux puits municipaux;
- Favoriser l’infiltration dans les zones de recharge;
- Limiter l’imperméabilisation et favoriser l’infiltration des eaux pluviales.
Afin d’assurer la pérennité de cette ressource en eau souterraine, il est impératif de protéger ces zones vulnérables en termes de qualité et de quantité.
Comment protéger l’eau souterraine?
1 - Diminuer l'imperméabilisation des sols
Les sols compactés, recouverts de pavage ou sur lesquels se trouvent des bâtiments, sont des sols imperméables. L’imperméabilisation des sols modifie l’écoulement naturel de l’eau et a des impacts environnementaux tels que :
- réduction de l’infiltration et du volume d’eau de la nappe souterraine;
- augmentation du ruissellement et de l’érosion;
- hausse du risque d’inondations;
- accentue la présence de pollution dans les cours d’eau;
- surcharge du réseau d’égout pluvial;
- augmentation les îlots de chaleur.
2 - Économiser l'eau potable
L’eau potable est une ressource vitale et précaire. Une consommation plus responsable peut contribuer à assurer la pérennité de l’eau en plus de contrer les complications entraînées par la réduction des réserves.
Pour ce faire, plusieurs initiatives peuvent être adoptées telles que la récupération de l’eau de pluie pour entretenir le terrain ou arroser en matinée ou en soirée pour éviter l’évaporation de l’eau.
3 - Tester l'eau de son puits
L’eau souterraine, qui est généralement de meilleure qualité que l’eau de surface (lac, rivière, ruisseau) grâce à la capacité filtrante du sol, peut être vulnérable à la contamination. Ainsi, des précautions doivent être prises afin d’assurer en tout temps un approvisionnement en eau de bonne qualité.
Un événement de contamination peut survenir de façon sporadique, et seule l’analyse de l’eau peut le révéler. Ainsi, le Ministère vous recommande de faire réaliser l’analyse de votre eau par un laboratoire accrédité :
- au moins deux fois par année pour les paramètres microbiologiques, soit au printemps et à l’automne;
- au moins une fois pendant la période d’utilisation d’un puits pour les paramètres physico-chimiques qui sont liés aux caractéristiques du sol et qui varient peu.
Des analyses supplémentaires peuvent également être effectuées lorsqu’il y a des changements soudains du goût, de l’odeur ou de l’apparence de l’eau, ou que des modifications sont apportées au puits ou au sol environnant.
4 - Entretenir sa fosse septique
Les algues bleu-vert (cyanobactéries) se développent particulièrement en présence accrue de phosphore dans l’eau. Ainsi, une installation septique non conforme (mise en place, matériaux, etc.), défectueuse, mal entretenue ou dont la capacité est inférieure aux besoins, laisse s’échapper beaucoup de phosphore dans l’environnement. C’est pourquoi il est important de respecter la réglementation en vigueur. De plus, une fosse septique non-conforme peut être une source de contamination bactérienne des eaux de surface et souterraines.
5 - Récupérer les eaux de pluie
L’eau de pluie qui ruisselle et qui est acheminée vers les réseaux d’égouts pluviaux se déverse dans les cours d’eau. Toutefois, cette eau qui ruisselle sur les surfaces imperméables se charge de polluants qui, eux aussi, aboutissent dans les lacs et rivières.
Ainsi, conserver et redistribuer les eaux de pluie contribue à la protection des sources d’eau. Redistribuer l’eau de pluie vers un milieu perméable (jardin, plate-bande, haie, etc.) permet une meilleure infiltration de l’eau, plutôt que vers le réseau pluvial.
6 - Pratiquer la pelouse durable
Pelouse saine et en santé dont l’apparence générale peut ne pas être parfaite, mais qui remplit entièrement ses fonctions utilitaires et bénéfiques (environnementales, sécuritaires, etc.). Elle résiste mieux aux maladies, insectes et mauvaises herbes et nécessite moins d’intrants si de bonnes pratiques de culture sont adoptées.
Ce type de pelouse à plusieurs avantages :
- peu d’entretien (pas d’arrosage, moins d’engrais, moins de tonte);
- économie de temps et d’argent;
- adapté à nos conditions climatiques et au sol en place.